Il y a cette boîte rose, spécialement conçue (par Thierry Vasseur) où je pose et me photographie. Une boîte sur mesure, évoquant tantôt un cercueil, tantôt un sarcophage, symbolisant une fin que j'explore avec un mélange de drame et de dérision.

À l'intérieur, un personnage féminin récurrent que je nomme "poulette". Chacune d'elles porte un nom en "ette" (la proprette, la gachette, l'inquiète...) et un slogan tiré de "Philosophie magazine" ("ca trompe énormément", "2400 ans plus tard", "n'oublie pas que tu vas mourir"...).

Chaque photo de "poulette" dans la boîte est ensuite imprimée puis modifiée (déchirée, agrémentée de pois surgelés, de feuilles mortes, d'eau...) et photographiée à nouveau. Cela accentue la distance et la mise en scène, rendant l'ensemble plus décoratif et donc consommable.

Chaque série inclut le titre et le slogan.

Ce travail explore les aspects fragiles, encombrants et angoissants de la condition féminine. Une liberté vécue ou fantasmée enfermée dans une boîte étroite rappelant l'inéluctable. Des scènes isolées ancrées dans notre époque où chaque personnage pose, jouant avec le grotesque, dans des mises en scène qui reflètent les traits de son nom, cherchant à plaire à un monde - surtout masculin - qui trop souvent attend des femmes qu'elles soient belles et sages comme des images.

Une beauté caricaturée. Un humour tragique. Un héroïsme pathétique.