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« La liberté est forcement à l’intérieur puis elle rayonne quand on trouve sa place ou reste sourde et muette, enfouie. C’est selon moi le combat, la recherche d’une vie. »
Gisèle Didi conclut ainsi notre entretien. De cette recherche débute l’ensemble de son travail : trouver son identité, se demanderqui nous sommes, quelle est la place que nous voudrions avoir dans la vie, et perpétuer cette quête universelle de sens. Pour cela, il est nécessaire de revenir à l’essentiel, à la naissance, à l’image de soi tout d’abord déterminée par le regard de ses parents, par son environnement puis finalement se définir à travers cette identité acquise, indistincte, d’autant plus fragile pour une femme encore prisonnière de conventions ancestrales. Et continuer d’avancer avec cette image toute faite et peut-être inexacte, avec ce regard que l’on porte sur soi et se réinventer, se connaître, se faire aimer et finalement mourir au seuil de ces révélations toute une vie poursuivies. Chaque artiste mène ce combat, et emprunte des chemins de connaissances à travers différents médias, avec plus ou moins de violence et de questionnements. Gisèle Didi est une artiste, une femme, qui exprime aujourd’hui très justement cette incessante réflexion identitaire à travers une recherche intime, joyeuse, quelque fois torturée et pleine de dérision. Longtemps, Gisèle s’est auscultée et analysée, premier sujet de son étude. De multiples autoportraits et portraits de famille plus tard, elle se tourne vers l’autre, qui a pourtant toujours été au premier plan de sa vie et de ses préoccupations. L’autre, c’est tout elle. Mais elle a eu besoin de se disséquer pour tourner ses questionnements vers celle qui n’était pas elle mais lui ressemblait tellement. Chacune peut se retrouver dans ce travail et faire partie intégrante de cette recherche éperdue et mystérieuse : « Qui est-on ?». Très joliment mise en scène, chaque femme en a été l’actrice, partie prenante de cette image construite, de ce début de réponse proposée et dont chacune peut interpréter les signes comme autant de pistes pour se comprendre et se définir. La recherche de Gisèle Didi est la vôtre, la nôtre, à toutes : quels objets choisirait-on d’intégrer dans notre boite, quelle phrase voudrions-nous écrire pour légender notre image, par quels chemins choisirait-on d’être libres ? La photographe poursuivant inlassablement son parcours artistique à travers cette recherche intérieure, trouve dans cette série « Des femmes d’ici » la réalisation ultime : nouer l’intime à l’universel, le moi à tous les autres.